Dans un contexte où l’exode rural et le chômage des jeunes constituent des défis majeurs pour l’Afrique de l’Ouest, la Commission de la Cédéao et le gouvernement togolais viennent de franchir une nouvelle étape décisive en lançant la seconde phase du projet de formation pour l’employabilité des jeunes dans le secteur agricole et alimentaire.
Cette initiative régionale, ambitieuse et résolument tournée vers l’avenir, vise à outiller 150 jeunes togolais sur une période de huit mois, dans trois domaines stratégiques : la production de semences maraîchères, les systèmes de culture intégrée et les techniques de transformation agroalimentaire.
Au-delà de la transmission de savoir-faire techniques, le projet se distingue par son approche intégrée ; chaque bénéficiaire sera accompagné jusqu’à la conception d’un plan d’affaires viable, transformant ainsi les compétences acquises en véritables opportunités économiques. L’objectif est clair, faire de l’agriculture un secteur attractif, moderne et porteur, capable de retenir les jeunes dans les zones rurales et de leur offrir une insertion socioprofessionnelle durable.
Pour Lardja Douti, directeur général de l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA), structure en charge de la mise en œuvre, ce projet incarne une stratégie de transformation profonde.
« Il s’agit de convertir les défis du secteur agricole en moteurs de développement, tant pour le Togo que pour l’ensemble de la région ouest-africaine. »
Il rappelle que 60 % de la population régionale est âgée de moins de 30 ans, un vivier de talents encore trop peu valorisé, souvent confronté à la précarité et au sous-emploi.
Le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique, pourtant pilier du développement régional, souffre d’un déficit de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans les exploitations familiales. Sa modernisation est aujourd’hui une nécessité impérieuse pour répondre aux enjeux alimentaires, économiques et climatiques.
En renforçant les compétences techniques et entrepreneuriales des jeunes, le projet porté par la Cédéao et le gouvernement togolais s’inscrit dans une dynamique de souveraineté productive et de résilience territoriale.
Ce partenariat exemplaire illustre une volonté politique forte de ne plus considérer la jeunesse comme une problématique à gérer, mais comme une ressource à mobiliser. En investissant dans la formation, l’accompagnement et l’innovation agricole, le Togo et ses partenaires régionaux tracent les contours d’un avenir où le rural devient un espace de création, de dignité et de prospérité. Fin