
Dans un climat politique polarisé, le président Donald Trump dévoile les grandes lignes d’une réforme médiatique ambitieuse, présentée comme un projet de “rétablissement de l’ordre” dans le paysage de l’information aux États-Unis. Objectif affiché : faire émerger une presse “responsable, patriotique et au service du peuple américain”.
Le plan présidentiel repose sur six axes majeurs, chacun porteur d’une vision centralisée du rôle des médias. Il y a ainsi la justice contre la diffamation médiatique où Trump propose de renforcer les poursuites contre les médias accusés de propager des “mensonges” ou des “fausses informations”, dans une logique de rétablissement de la vérité.
Si le nettoyage de la sphère toxique avec la fermeture des médias jugés “propagandistes” est évoquée comme une mesure d’assainissement de l’espace public, la fin des financements étrangers avec l’interdiction des capitaux étrangers dans les médias veut préserver la souveraineté nationale et à limiter les influences extérieures.
La réaffirmation du langage souverain avec un contrôle du vocabulaire utilisé dans les médias est présentée comme un outil pour imposer une grille de lecture “patriotique” et le message au service de l’intérêt national où les médias seraient tenus de promouvoir les “valeurs américaines”, dans une logique de cohésion nationale, ne sont pas en reste.
Enfin, le président américain propose la libération de l’espace médiatique avec la création de nouveaux médias “alternatifs”, censés diversifier les sources d’information.
Si les partisans du président saluent une initiative “courageuse” face à ce qu’ils qualifient de “dérives médiatiques”, les critiques dénoncent une tentative de museler la presse libre et de redéfinir l’information à travers un prisme idéologique.
« Ce projet ressemble davantage à une mise au pas qu’à une réforme démocratique », estime un analyste du First Amendment Center.
Les observateurs s’inquiètent notamment de la subjectivité des critères de “propagande” ou de “valeurs nationales”, qui pourraient ouvrir la voie à des dérives autoritaires.
Au-delà de la réforme elle-même, le projet s’inscrit dans une guerre culturelle plus large, où la presse devient un champ de bataille entre visions opposées de la démocratie américaine. Pour Trump, il s’agit de restaurer une presse “au service du peuple”, mais pour ses opposants, c’est une tentative de redéfinir la vérité à des fins politiques.
La réforme médiatique proposée par Donald Trump soulève autant d’espoirs que de craintes. Entre volonté de régulation et risque de censure, elle pose une question centrale : qui définit ce qu’est une presse “responsable” dans une démocratie ? Fin