Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo, une candidature qui bouscule l’équilibre politique ivoirien

L’annonce de la candidature de Simone Ehivet Gbagbo à l’élection présidentielle d’octobre 2025 marque un tournant inattendu dans le paysage politique ivoirien. Ancienne Première dame, figure controversée mais résiliente, elle se positionne désormais comme une prétendante sérieuse à la magistrature suprême. Cette entrée en lice soulève une question stratégique majeure : représente-t-elle une menace réelle pour le président sortant Alassane Ouattara?

Une candidature chargée d’histoire

Simone Gbagbo n’est pas une novice en politique. Surnommée la « Dame de Fer » durant les années de pouvoir de son époux Laurent Gbagbo (2000–2011), elle a traversé les épreuves judiciaires, l’incarcération, le divorce et la marginalisation politique.

Sa réhabilitation par la loi d’amnistie de 2018 et la création du Mouvement des Générations Capables (MGC) lui ont permis de reconstruire une base militante et de se repositionner comme actrice politique autonome.

Son discours de Moossou, empreint de volontarisme et de promesses de transformation, vise à séduire une population en quête de justice sociale, de réconciliation nationale et de leadership alternatif. Elle propose une vision audacieuse d’une Côte d’Ivoire modernisée, forte et respectée, dans une Afrique décomplexée.

Une menace politique pour ADO ?

Il ne fait aucun doute que la candidature d’Alassane est désormais confrontée à une double pression : celle des critiques constitutionnelles et celle d’une opposition féminine charismatique.

Simone Gbagbo a déjà exprimé son désaccord avec une nouvelle candidature du président, qu’elle juge juridiquement infondée. Elle incarne ainsi une contestation à la fois politique et morale, susceptible de mobiliser les électeurs lassés par les figures traditionnelles du pouvoir.

La présence de Simone Gbagbo dans la course électorale pourrait également fracturer l’électorat historique du Front populaire ivoirien (FPI) et du PPA-CI, affaibli par l’inéligibilité de Laurent Gbagbo. Elle pourrait capter une partie de la base militante nostalgique, tout en séduisant les jeunes générations par son discours de rupture et de refondation.

Une candidature aux résonances internationales

Sur le plan diplomatique, la candidature de Simone Gbagbo interpelle. Elle incarne une figure de résilience post-crise, mais aussi de polarisation. Son passé judiciaire et son rôle dans la crise de 2010–2011 pourraient susciter des réserves dans certaines chancelleries.

Toutefois, son positionnement en faveur de la réconciliation et de la justice sociale pourrait aussi être perçu comme un signal d’ouverture et de maturité politique.

Un paysage électoral en recomposition

Avec les candidatures rejetées de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, et l’absence de confirmation d’ADO, Simone Gbagbo se retrouve dans un champ politique où les repères traditionnels vacillent.

Face à Jean-Louis Billon, Henriette Lagou et Ahoua Don Mello, elle pourrait incarner une alternative crédible, surtout si elle parvient à fédérer au-delà de son héritage politique.

Simone Gbagbo ne revient pas seulement sur le devant de la scène. Elle redéfinit les contours du jeu politique ivoirien. Sa candidature interpelle, divise, mais surtout oblige à repenser les équilibres de pouvoir dans une Côte d’Ivoire en quête de stabilité et de renouveau. Fin

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