
Tous les cinq ans, la préfecture de la Binah, dans le nord du Togo, se pare de ses plus belles couleurs culturelles pour célébrer la danse traditionnelle Waah. Cette cérémonie initiatique, profondément enracinée dans les coutumes des peuples de la région, constitue bien plus qu’un simple événement festif ; elle est un passage symbolique vers l’âge adulte, une affirmation identitaire et un moment de transmission intergénérationnelle.
Origine et signification de la danse Waah
Waah est une danse rituelle réservée aux jeunes hommes âgés de 18 à 25 ans, appelés Kenn’naa ou Kondo. Elle marque la dernière étape des rites d’initiation, autorisant les jeunes initiés à intégrer la classe des adultes, à fonder un foyer et à assumer des responsabilités communautaires. Cette danse est exécutée sur deux buttes sacrées : Kpakpa–Semlè (fétiche masculin) et Sonitè (fétiche féminin), symboles de l’équilibre cosmique et de la dualité spirituelle.

Une tradition porteuse de valeurs et de cohésion
La danse Waah est un moment de retrouvailles entre générations, où les savoir-faire et les savoir-être sont transmis aux plus jeunes. Elle incarne la résistance culturelle face aux mutations sociales et religieuses, et demeure un pilier du patrimoine immatériel togolais. Elle renforce le sentiment d’appartenance, la solidarité communautaire et la valorisation des identités locales.
Perspectives et enjeux
Face à la modernisation et à la mondialisation, les gardiens de la tradition appellent à une vigilance accrue pour éviter toute dérive ou folklorisation excessive. Waah peut devenir un levier de développement culturel et touristique, à condition d’être bien encadrée et promue.
Il est donc capital que les générations futures perpétuent ce rite avec autant de ferveur et de dignité car la danse Waah est bien plus qu’un spectacle. Elle est une mémoire vivante, un rite de passage, une école de valeurs. Fin