
La confirmation officielle des candidatures de Yoweri Museveni et Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, pour l’élection présidentielle de janvier 2026 marque le début d’un duel politique à haute intensité, opposant deux visions radicalement différentes de l’avenir ougandais.
D’un côté, un président en poste depuis 1986, figure centrale du Mouvement de résistance nationale (NRM), et de l’autre, un opposant charismatique de 43 ans, porté par une jeunesse en quête de rupture.
À 80 ans, Museveni incarne la continuité d’un système qu’il a façonné pendant près de quatre décennies. Son programme, centré sur la croissance économique, les infrastructures, la lutte contre la corruption et les services sociaux, s’appuie sur un appareil d’État solidement enraciné. Sa longévité politique lui confère une maîtrise des rouages institutionnels, mais suscite aussi des critiques sur la concentration du pouvoir et le recul démocratique.
Face à lui, Bobi Wine, leader du National Unity Platform (NUP), revient avec une candidature qui cristallise les espoirs d’une génération frustrée par le statu quo. Ancien artiste devenu figure politique, il mobilise une base populaire urbaine, jeune et connectée, qui réclame plus de transparence, de justice sociale et de renouvellement des élites. Sa défaite en 2021, qu’il avait vivement contestée, reste un point de référence pour ses partisans, qui dénoncent un climat électoral marqué par les intimidations et les irrégularités.
La validation simultanée des deux candidatures par la commission électorale ouvre une séquence politique où les tensions risquent de s’exacerber. Museveni, fort de son contrôle institutionnel, pourrait capitaliser sur la stabilité et l’expérience, tandis que Bobi Wine incarne une dynamique de rupture, avec un discours axé sur la justice, la jeunesse et la réforme.
Mais au-delà des deux figures, c’est l’ensemble du système électoral ougandais qui sera scruté. La capacité des institutions à garantir un processus transparent, équitable et sécurisé sera déterminante pour la crédibilité du scrutin. Les observateurs régionaux et internationaux auront un rôle clé dans le suivi des opérations électorales.
Pour les électeurs ougandais, le rendez-vous de janvier 2026 dépasse le simple affrontement partisan. Il s’agit d’un choix de société : entre la perpétuation d’un ordre établi et l’ouverture vers une nouvelle gouvernance. Dans un contexte régional marqué par des transitions politiques parfois chaotiques, l’Ouganda est appelé à démontrer sa maturité démocratique.
La campagne qui s’annonce sera décisive. Elle devra permettre un débat d’idées, une mobilisation citoyenne et une vigilance accrue sur les conditions du vote. Car au-delà des candidats, c’est l’avenir politique, social et institutionnel du pays qui est en jeu. Fin