Lors de son intervention remarquée à la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a livré un discours à la fois lucide et engagé, appelant à une réforme profonde du multilatéralisme et à une reconnaissance historique des injustices subies par les peuples africains. Dans un contexte international marqué par des tensions croissantes et un affaiblissement des mécanismes de coopération, le chef de la diplomatie togolaise a dénoncé le retour de la « loi du plus fort », qui fragilise l’efficacité et la légitimité des Nations Unies.
Son appel à la justice mémorielle, notamment à la reconnaissance du génocide contre les populations africaines, s’inscrit dans une volonté de rééquilibrer les rapports internationaux et de redonner aux pays du Sud une voix plus audible dans les grandes instances mondiales. En saluant les efforts du Secrétaire général de l’ONU pour revitaliser l’organisation, Dussey a réaffirmé le soutien du Togo à une ONU plus équitable, plus représentative et plus efficace.
Sur le plan national, le ministre a mis en lumière les avancées du Togo dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), citant des progrès significatifs en matière d’accès aux soins de santé (passé de 19,3 % en 2020 à 90,7 % en 2023) et à l’eau potable (de 26 % en 2020 à 86 % en 2024). Ces résultats, portés par la feuille de route gouvernementale 2020–2025, témoignent d’une dynamique de transformation sociale et économique.
Mais Robert Dussey n’a pas éludé les défis. Il a alerté sur la fragilité de ces acquis face à l’expansion du terrorisme dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest, soulignant que cette menace réelle pourrait compromettre les efforts de développement et de stabilité dans la région. Son intervention appelle à une vigilance collective et à une solidarité renforcée entre États pour contenir les périls sécuritaires et préserver les progrès obtenus.
En somme, le discours du ministre togolais articule une vision stratégique : celle d’un Togo résilient, engagé dans le développement durable, mais conscient des vulnérabilités régionales et des limites du système multilatéral actuel. Un appel à la réforme, à la mémoire et à la responsabilité partagée. Fin