
En initiant une session de renforcement des capacités sur le Management par Objectifs (MPO), la Société Autonome de Financement de l’Entretien Routier (SAFER) engage une réforme managériale profonde, substituant au modèle axé sur les résultats une approche plus participative, fondée sur la responsabilisation, la transparence et la mobilisation des équipes.
Le MPO, théorisé dès 1954 par Peter Drucker dans « The Practice of Management », repose sur un principe fondamental : l’alignement des efforts individuels sur une vision stratégique commune. Contrairement au management par les résultats, souvent perçu comme vertical et sanctionnant, le MPO valorise la contribution de chacun à travers des objectifs clairs, contractualisés et suivis dans le temps.

« Le manager objectif est celui qui partage la vision de l’entreprise, la décline jusqu’au dernier collaborateur, et s’assure qu’à la fin de l’année, chacun puisse s’évaluer sur ce qui a été convenu », explique Darius Amédjakor, consultant formateur au cabinet DSK Synergie.
Cette approche transforme le rôle du manager en facilitateur de sens et d’engagement, et celui du collaborateur en acteur de sa propre performance.
Le contrat d’objectifs devient le pivot de cette nouvelle dynamique. Signé en début d’exercice, il formalise les engagements réciproques entre manager et managé, et ouvre la voie à un suivi régulier, des entretiens de progrès, des plans d’action et une évaluation finale fondée sur des critères partagés.
« Chaque employé doit pouvoir apporter sa pièce à l’édifice. Le résultat final devient un Pulse collectif, réalisé par toute l’équipe », souligne M. Amédjakor.
Cette logique favorise l’intelligence collective, la traçabilité des efforts et l’amélioration continue, en intégrant les objectifs non atteints dans les cycles suivants.

Pour Sama Kondokissem Hodalo, Chargée des Ressources Humaines de la SAFER, cette réforme répond à des défis concrets : les insuffisances constatées dans les prestations aux postes de péage, les plaintes des usagers, mais aussi les tensions internes liées à un système jugé trop rigide.
« Le MPO nous permettra de mieux prester, avec l’implication de tous, et de tendre vers la perfection », affirme-t-il. Un délai d’un an est prévu pour évaluer l’impact de cette démarche, avec l’ambition qu’elle devienne un levier durable de mobilisation et de qualité de service.
La démarche de la SAFER s’inscrit dans une tendance globale de transformation des organisations publiques africaines, où la recherche de performance ne peut se faire sans engagement des ressources humaines. En optant pour le MPO, la SAFER ne se contente pas d’un changement d’outils ; elle amorce une refondation de sa gouvernance, fondée sur la clarté, la participation et la redevabilité. Fin