
Le deuxième Sommet africain sur le climat, tenu du 8 au 10 septembre dans la capitale éthiopienne, sous le thème « Accélérer les solutions climatiques mondiales : financer le développement résilient et vert de l’Afrique », a réuni 45 chefs d’État et de gouvernement qui ont lancé un appel retentissant à la communauté internationale : mobiliser 100 milliards de dollars pour une industrialisation verte pilotée par l’Afrique.
De victime à moteur de la transition climatique
Loin de se positionner en simple bénéficiaire de l’aide climatique, l’Afrique affirme désormais sa volonté de devenir un acteur central dans la conception de solutions durables.
Les dirigeants ont dénoncé les désengagements répétés des États-Unis de l’accord de Paris, soulignant l’urgence d’une coopération mondiale renforcée.
Pour eux, la solidarité internationale ne doit plus être perçue comme une faiblesse, mais comme une nécessité face à l’ampleur de la crise.
Un pacte financier ambitieux pour une Afrique verte
Un accord historique a été signé pour mobiliser jusqu’à 100 milliards USD, porté par la Banque africaine de développement, Afreximbank, Ecobank Transnational et KCB Group.
Ces fonds seront orientés vers les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les infrastructures à faible empreinte carbone. Le président kényan William Ruto a salué cette initiative comme un levier stratégique pour transformer le continent en leader climatique.
L’innovation africaine au cœur de la réponse
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a dévoilé une initiative continentale axée sur l’innovation climatique, visant à produire 1 000 solutions technologiques et sociales d’ici 2030.
Universités, startups, centres de recherche et communautés rurales seront mobilisés pour faire émerger une nouvelle économie verte, inclusive et résiliente. Il a également réitéré son souhait d’accueillir la COP32 en 2027.
Un paradoxe persistant : potentiel immense, financement minimal
Malgré un potentiel exceptionnel en énergie solaire, éolienne et hydraulique, l’Afrique ne reçoit que 1 % des investissements climatiques mondiaux. Ce déficit aggrave sa vulnérabilité face aux catastrophes naturelles, alors même que le continent est parmi les moins responsables des émissions historiques de gaz à effet de serre.
Vers une voix africaine unifiée à la COP30
À l’approche de la COP30 au Brésil, les dirigeants africains s’engagent à présenter une position commune, fondée sur l’équité, la prévisibilité et la souveraineté climatique.
Pour l’Union africaine, il est temps que les promesses se traduisent en actes, et que l’Afrique soit reconnue comme le berceau d’une transition écologique mondiale. Fin