Togo/ liturgie catholique post covid-19 : « donnez-vous la paix » !

Alors que le Togo tourne progressivement la page de la pandémie de Covid-19, certaines mesures barrières instaurées dans les lieux de culte tardent à être levées, suscitant interrogations et regrets parmi les fidèles.

C’est notamment le cas du geste de paix — cette main tendue ou accolade fraternelle échangée entre catholiques durant la messe — qui reste suspendu, malgré le retour des embrassades et poignées de main dans les espaces publics.

Depuis 2020, le gouvernement togolais a mis en œuvre une série de mesures sanitaires rigoureuses pour contenir la propagation du virus : port du masque, distanciation physique, limitation des rassemblements, fermeture temporaire des lieux de culte.

Ces dispositions ont été accompagnées d’une mobilisation multisectorielle, impliquant autorités locales, leaders religieux, acteurs communautaires et professionnels de santé. Grâce à cette coordination, le pays a su éviter les scénarios les plus dramatiques observés ailleurs, avec un taux de létalité relativement faible et une campagne de vaccination qui a permis de stabiliser la situation dès 2023.

Aujourd’hui, la vie sociale a repris son cours. Les marchés sont animés, les cérémonies familiales se tiennent sans restriction, et les gestes de proximité sont redevenus monnaie courante.

Pourtant, dans les églises catholiques, le geste de paix — symbole de fraternité et de réconciliation — demeure absent. Cette omission interroge : s’agit-il d’un oubli administratif, d’un excès de prudence ou d’un manque de volonté institutionnelle ?

Pour de nombreux fidèles, ce silence prolongé est vécu comme une rupture dans la liturgie et dans l’esprit communautaire de la messe. « La paix du Christ n’est pas un simple geste, c’est un moment de communion profonde », confie un paroissien de Lomé. Certains prêtres eux-mêmes reconnaissent la nécessité de rétablir ce rituel, tout en appelant à une décision concertée au niveau des autorités ecclésiastiques.

Dans un contexte où la pandémie ne constitue plus une menace immédiate, il devient légitime de reconsidérer les mesures encore en vigueur dans les lieux de culte. Le rétablissement du geste de paix serait non seulement un signe de retour à la normalité, mais aussi un acte symbolique fort, porteur d’un message d’unité, de résilience et d’espérance.

À l’heure où le Togo s’engage dans une reconstruction post-Covid, il est essentiel que les institutions religieuses participent pleinement à ce renouveau, en réactivant les pratiques qui nourrissent le lien social et spirituel. Car si la prudence fut nécessaire, l’oubli ne doit pas devenir une norme. La paix du Christ mérite de retrouver sa place dans les cœurs… et dans les mains. Fin

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