
La capitale togolaise abrite un atelier régional de haut niveau, réunissant les experts et décideurs des six pays membres de l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV). Cette rencontre de quatre jours, ouverte par le Secrétaire général du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, M. Yawo Ewoenam ZEGUE, vise à renforcer les capacités de ces acteurs à travers la formation à l’utilisation du modèle de simulation des ressources en eau et de l’Outil d’Aide à la Décision (OAD), dans une optique de planification intégrée et durable.
Un bassin sous pression, un projet ambitieux
Partagé par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Togo, le bassin de la Volta fait face à une dégradation accélérée de ses écosystèmes et à une pression croissante sur ses ressources hydriques.
Pour y répondre, le projet REWarD (Restoring Ecosystems and Water Resources in the Volta Basin), financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et mis en œuvre par le PNUE, l’UICN, le GWP-AO et l’ABV, a été lancé en 2023 pour une durée de cinq ans.
Ce programme vise à transformer les défis environnementaux et sociaux en opportunités durables, en s’appuyant sur quatre composantes clés notamment le renforcement des connaissances et le développement d’outils de gestion, l’amélioration de la planification transfrontalière, la restauration de la résilience des écosystèmes et le partage des savoirs avec suivi et évaluation.

Des outils pour anticiper et décider
Depuis décembre 2023, plusieurs étapes ont été franchies : validation du rapport de démarrage, ateliers régionaux à Abidjan et Cotonou, inventaire des bases de données existantes, et développement d’un modèle de simulation des ressources en eau.
Ce dernier, couplé à l’OAD, permettra d’anticiper les risques d’inondation, de planifier les infrastructures hydrauliques, de soutenir les besoins agricoles et d’évaluer les impacts environnementaux et économiques.
Le PNUE-DHI, sous-consultant du GWP-AO, apporte un appui technique essentiel à cette dynamique.
Des voix engagées pour un avenir durable
A l’ouverture des travaux, le Dr Dibi Millogo, Directeur exécutif adjoint de l’ABV, a souligné l’importance de la maîtrise des outils par les experts :
« Toutes les études menées n’intègrent pas nécessairement des outils adaptés à l’aide à la décision. Il ne suffit pas de disposer d’un outil : encore faut-il que les experts sachent le maîtriser, afin qu’il serve efficacement nos populations, qu’il contribue à la gestion des ressources en eau et qu’il profite aux générations futures. », a-t-il dit.
De son côté, M. Yawo Ewoenam ZEGUE a insisté sur la nécessité d’une appropriation collective :
« La bonne appropriation des outils de planification et la capacité des acteurs à les utiliser sont essentielles pour assurer la gestion durable des ressources en eau dans tout le bassin. L’engagement des différents pays membres et des partenaires techniques permettra de transformer les connaissances en actions concrètes pour les communautés. »

Une opportunité pour la gouvernance régionale
L’impact attendu du projet REWarD est considérable : meilleure anticipation des crises hydriques, planification inclusive des barrages, satisfaction des besoins agricoles, et renforcement de la gouvernance transfrontalière. Pour les millions de personnes tributaires du bassin de la Volta, il s’agit d’une opportunité unique de bâtir un avenir plus résilient.
« Ensemble, nous pouvons inverser la tendance à la dégradation, préserver nos ressources et bâtir un avenir résilient pour les communautés du bassin de la Volta. », a conclu le Dr Millogo, appelant ainsi à une action collective. Fin