Le Togo s’impose aujourd’hui comme un modèle de dynamisme agricole en Afrique de l’Ouest, porté par une stratégie volontariste fondée sur des investissements publics durables, des réformes structurantes et une modernisation progressive des pratiques agricoles. Cette mutation, loin d’être conjoncturelle, traduit une vision politique claire : faire du secteur agricole le pilier de la sécurité alimentaire et du développement rural.
La mise en place des Zones d’aménagement agricole planifiées (Zaap) illustre cette volonté de structuration. Ces espaces, dotés d’infrastructures d’irrigation, de stockage et de transformation, facilitent l’accès aux intrants et aux équipements. Avec 222 Zaap couvrant plus de 32 000 hectares fin 2023, et un objectif de 400 zones d’ici 2025, le gouvernement entend créer un maillage territorial propice à une agriculture performante et inclusive.
La mécanisation, autre levier stratégique, se déploie à travers la distribution de tracteurs et de kits d’irrigation, ainsi que la création de centres de mutualisation des équipements. Cette approche réduit la pénibilité des travaux agricoles et améliore la productivité des exploitations.
Les effets de cette politique sont mesurables. Les cultures vivrières telles que le maïs, le manioc, le riz et le soja enregistrent des hausses de production significatives entre 2020 et 2025, allant jusqu’à +32 % pour le soja. Parallèlement, les filières de rente comme le café et le cacao connaissent une croissance spectaculaire : +50 % d’exportations entre les campagnes 2023-2024 et 2024-2025.
Avec 60 % de la population active engagée dans l’agriculture, l’amélioration des rendements a des répercussions directes sur le pouvoir d’achat, la réduction de la pauvreté et la vitalité des communautés rurales. Les femmes et les jeunes, ciblés par les programmes de formation et de financement, bénéficient d’une meilleure insertion économique.
Le produit Agrisef du FNFI, en injectant près de 37 milliards de francs CFA dans l’économie agricole depuis 2015, joue un rôle clé dans cette dynamique, en facilitant l’accès au crédit pour les petits producteurs.
Au-delà des chiffres, le Togo trace les contours d’une souveraineté alimentaire fondée sur l’innovation, l’inclusion et la résilience. En consolidant les chaînes de valeur, en réduisant la dépendance aux importations et en valorisant les productions locales, le pays démontre qu’une agriculture bien pensée peut être un moteur de transformation sociale et économique. Fin