Coopération politique en Afrique de l’Ouest : Blé Goudé et Kagbara esquissent une nouvelle architecture régionale

Ce n’est pas seulement une rencontre entre deux leaders politiques que la capitale ivoirienne a abritée, mais peut-être le prélude à une recomposition stratégique du paysage panafricain, ce 1er septembre. Charles Blé Goudé, président du COJEP, et Innocent Kagbara, sénateur togolais et chef du PDP, ont tenu une audience qui dépasse les codes habituels de la diplomatie partisane.

À première vue, l’échange entre les deux hommes s’inscrit dans une logique de rapprochement entre formations politiques. Mais en filigrane, c’est une tentative de structuration d’un espace politique transnational qui se dessine. Loin des discours convenus, cette rencontre semble répondre à une urgence : celle de créer des synergies africaines face aux défis systémiques du continent.

Vers une diplomatie des partis

La déclaration commune, saluant la convergence entre le COJEP et le PDP, n’est pas anodine. Elle marque une volonté de dépasser les frontières étatiques pour bâtir une diplomatie des partis, capable d’influencer les dynamiques régionales. Dans un contexte où les institutions panafricaines peinent à incarner une vision unifiée, cette initiative pourrait préfigurer une nouvelle forme de coopération horizontale.

Leadership africain : entre idéal et stratégie

Blé Goudé et Kagbara ne se contentent pas d’appeler à l’unité : ils posent les jalons d’un leadership africain fondé sur des valeurs partagées. Justice sociale, développement durable, inclusion… autant de principes qui, s’ils sont traduits en actes, pourraient redéfinir les priorités politiques dans plusieurs États. Cette ambition, bien que louable, soulève une question cruciale : comment articuler cette vision avec les réalités nationales souvent marquées par des clivages profonds ?

 Le COJEP à l’heure du bilan

La rencontre intervient alors que le COJEP célèbre ses dix ans d’existence. Un anniversaire que Blé Goudé qualifie de « nouveau départ », suggérant une volonté de repositionnement continental. Ce jubilé offre au parti une opportunité de capitaliser sur son expérience ivoirienne pour élargir son influence au-delà des frontières.

Un signal pour l’Afrique francophone ?

Pour plusieurs analystes, cette audience est aussi un message adressé aux partis politiques de l’Afrique francophone : celui d’une nécessaire réinvention. Face aux défis de gouvernance, de stabilité et de prospérité, l’heure n’est plus aux postures isolées mais aux alliances stratégiques. Le COJEP et le PDP semblent l’avoir compris.

Et maintenant ?

Si la rencontre d’Abidjan marque une étape, elle appelle surtout des suites concrètes. Plateformes communes, initiatives transfrontalières, forums citoyens… les options sont nombreuses. Reste à savoir si cette dynamique saura résister aux pesanteurs institutionnelles et aux intérêts divergents.

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