Alors que la rougeole et la rubéole connaissent une résurgence inquiétante dans plusieurs régions du pays, le Togo engage une vaste offensive sanitaire.
Ce jeudi 20 novembre 2025, le ministère en charge de la santé a tenu une conférence de presse à Lomé, en prélude au lancement de cette vaste campagne nationale de vaccination destinée à protéger plus de 2,2 millions d’enfants, sous la présidence de Mme Josée Nayo-Apétsianyi, représentant le ministre et directrice de la vaccination, et en présence des partenaires techniques et financiers, ainsi que des acteurs clés de la chaine de valeurs.
Cette initiative, couplée à une supplémentation en vitamine A et à un déparasitage systématique, vient renforcer la lutte contre ces deux maladies pourtant évitables.
Depuis 2023 en effet, les autorités observent une augmentation progressive des cas dans différents districts sanitaires, rompant avec les progrès réalisés depuis le début des années 2000. Rien que pour l’année 2025, 1 206 cas suspects de rougeole ont été enregistrés, dont 511 confirmés en laboratoire, ainsi que 12 cas de rubéole.
Plus de la moitié concernent des enfants de moins de cinq ans, souvent non ou insuffisamment vaccinés. Ces chiffres rappellent l’urgence d’une couverture vaccinale totale et homogène, sans disparités entre zones urbaines et rurales.
Du 24 au 30 novembre 2025, le ministère de la santé avec le soutien de l’OMS, de l’Alliance GAVI et de l’UNICEF, déploie une campagne intégrée visant 2 271 000 enfants âgés de 6 mois à 9 ans. Les nourrissons de 0 à 5 mois ayant manqué leurs vaccinations de routine seront également ciblés pour un rattrapage.
Au-delà des vaccins contre la rougeole et la rubéole, les équipes de santé administreront de la vitamine A et de l’albendazole, renforçant ainsi l’immunité et luttant contre les parasitoses intestinales. Cette approche globale optimise chaque contact entre le système de santé et les familles.
Si la logistique est essentielle, le véritable défi réside dans la mobilisation sociale. Les autorités sanitaires insistent sur la nécessité d’une communication claire, accessible et continue pour dissiper les réticences et contrer les fausses informations.
« Nous devons renforcer l’information et la sensibilisation pour garantir une participation massive », souligne Josée Nayo-Apetsianyi.
Les médias, les leaders communautaires, les enseignants et les organisations locales sont appelés à jouer un rôle moteur dans cette dynamique.
Chaque parent, chaque tuteur doit comprendre que laisser un seul enfant en marge de cette campagne, c’est exposer toute la communauté à un risque accru. La rougeole, avec ses complications graves — pneumonies, encéphalites, malnutrition aggravée — demeure une cause majeure de morbidité infantile en Afrique.
Le ministère encourage vivement les familles à présenter leurs enfants sans attendre. Le mot d’ordre est clair : « Ne laissez aucun enfant de 6 mois à 9 ans rater cette opportunité ! ».
Cette campagne est une étape clé pour combler les poches de non-vaccinés, renforcer l’immunité collective et consolider un système de vaccination de routine fragilisé par les crises successives. Les efforts se poursuivront après cette opération, notamment par la formation des agents de santé et l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement en vaccins.
La lutte contre les maladies évitables ne se gagne pas seulement avec des seringues et des comprimés, mais aussi avec des mots, des explications et une mobilisation constante. Le succès de cette campagne dépend de la capacité à convaincre, informer et rassurer.
Le Togo espère ainsi enrayer la recrudescence observée depuis deux ans et se repositionner sur la trajectoire de l’élimination durable de la rougeole et de la rubéole. Mais pour y parvenir, une exigence s’impose : ne laisser aucun enfant de côté. Fin
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