
La récente polémique autour du Lt-Col Tigri, présenté comme l’architecte du coup d’État avorté au Bénin, a enflammé le débat médiatique et politique en Afrique de l’Ouest. À l’origine, un article relayé par plusieurs plateformes, dont Jeune Afrique, évoquant une supposée hospitalité togolaise envers le fugitif. Une version jugée par de nombreuses sources régionales comme infondée et relevant davantage du sensationnalisme que de l’information vérifiée. Depuis leur diffusion, ces allégations ont alimenté une atmosphère de suspicion entre Lomé et Cotonou. Pourtant, pour nombre d’analystes, l’idée d’un soutien togolais à un acteur impliqué dans une tentative de déstabilisation du Bénin paraît peu crédible, au regard de la ligne diplomatique constante du Togo.
Le Togo, un acteur de stabilité régionale
Depuis plusieurs années, Lomé s’est forgé une image de médiateur discret mais engagé dans la défense de la stabilité sous-régionale. Régulièrement salué au sein de la CEDEAO, le pays privilégie une diplomatie d’apaisement et s’est montré coopératif dans la gestion des tensions sécuritaires béninoises : contrôle des frontières, circulation d’équipements sensibles et coordination sécuritaire. Cette coopération s’inscrit dans la lutte commune contre les groupes armés et les réseaux de déstabilisation actifs du Sahel au Golfe de Guinée.
Le risque des récits non corroborés
Pour plusieurs experts en relations internationales, la propagation de récits non vérifiés sur une prétendue protection accordée à Tigri risque de brouiller cette réalité. Attribuer au Togo une stratégie ambiguë reviendrait à ignorer l’architecture sécuritaire complexe mise en place dans la région, où la coopération bilatérale demeure essentielle face à des menaces transfrontalières en constante évolution.
Silence officiel, rejet officieux
Du côté togolais, aucune déclaration officielle n’est venue confirmer l’existence d’un tel refuge. Fidèles à leur tradition de discrétion diplomatique, les autorités se sont abstenues de tout commentaire. En privé toutefois, certaines voix gouvernementales dénoncent des « raccourcis médiatiques » susceptibles de nuire aux relations de bon voisinage.
Un débat sur l’information et la rumeur
Au-delà du cas Tigri, cette affaire relance un débat plus large sur la prolifération des informations non vérifiées dans l’espace médiatique ouest-africain. Dans un contexte marqué par l’essor des réseaux sociaux, la frontière entre enquête journalistique, commentaire politique et rumeur devient de plus en plus ténue.
La stabilité régionale en jeu
Si l’affaire continue de faire couler de l’encre, elle rappelle surtout l’importance de la prudence dans le traitement des sujets sensibles impliquant des États voisins. La stabilité régionale, déjà fragilisée par de multiples crises, demeure un bien précieux. Et au-delà des polémiques, les relations entre le Togo et le Bénin, façonnées par une histoire commune et des intérêts partagés, reposent encore sur trois piliers essentiels : dialogue, coopération et confiance. Fin
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