
Le ton est donné. À peine nommé ministre de l’environnement, des ressources forestières, de la protection côtière et du changement climatique, Prof Dodzi Komlan Kokoroko engage une offensive sans détour contre les pratiques de complaisance qui gangrènent la gestion forestière au Togo. Sa circulaire N°116/2025, publiée le 31 octobre, donne le ton de la réglementation en matière de lutte contre les infractions forestières et annonce, en filigrane, une série de réformes d’envergure.
Une mise au pas des transactions abusives
Dans ce texte incisif, le ministre rappelle que si le Code forestier autorise les transactions comme mode alternatif de règlement des litiges, celles-ci ne doivent en aucun cas supplanter les poursuites judiciaires, qui restent la voie principale. Il dénonce la fixation arbitraire des amendes, les saisies opaques de produits délictueux, et l’absence de remontée d’information vers la hiérarchie. Ces dérives, trop souvent tolérées, sont désormais dans le viseur.
« Le non-respect des règles et procédures instituées par les textes en vigueur encourage des dérives », écrit-il, en appelant à une reprise en main ferme et rigoureuse.
Une restauration de l’autorité administrative
La circulaire exige que les infractions soient constatées exclusivement par des agents assermentés ou des officiers de police judiciaire, et que les procès-verbaux soient transmis sans délai. Elle interdit formellement aux agents de déléguer leur responsabilité aux écogardes ou à tout personnel non encadré. Ce rappel à l’ordre vise à restaurer la chaîne de responsabilité et à prévenir toute récidive.
Une vision plus large : vers une réforme systémique
Au-delà du rappel à la loi, cette sortie ministérielle préfigure une refondation plus profonde de la gouvernance environnementale. Prof Dodzi Komlan Kokoroko semble vouloir réinjecter de la légalité, de la transparence et de la redevabilité dans un secteur longtemps miné par les arrangements informels. Son approche, fondée sur le respect des textes et la rigueur administrative, pourrait s’étendre à d’autres domaines notamment, la gestion des aires protégées, la lutte contre le braconnage, la régulation du charbon de bois, ou encore le contrôle des exploitations forestières privées.
Une réforme attendue, une mobilisation nécessaire
Ce premier acte ministériel interpelle les acteurs de terrain, les ONG environnementales, les collectivités locales et les citoyens. Il appelle à une mobilisation collective pour protéger le patrimoine écologique togolais, dans un contexte de pressions croissantes sur les ressources naturelles. Si cette dynamique se confirme, le ministère pourrait devenir un laboratoire de bonne gouvernance environnementale, inspirant d’autres secteurs et d’autres pays de la région. Fin
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