
La semaine dernière, les réseaux sociaux togolais ont été secoués par la diffusion de vidéos intimes impliquant des influenceurs locaux, dont le tiktokeur Achikan Goro, Gemy, ou encore Zomino alias Pasteur. En quelques heures, ces images ont envahi les écrans, suscitant rires, jugements et voyeurisme. Mais derrière le buzz se cache une réalité plus préoccupante : une jeunesse en quête de visibilité, prête à tout pour quelques clics, quitte à y perdre sa dignité.
Ce phénomène révèle une érosion inquiétante des repères sociaux. Le respect de soi, la pudeur et la responsabilité, piliers de notre culture, cèdent la place à une course effrénée à la notoriété. L’intimité devient marchandise, la vulgarité se banalise, et le scandale supplante l’effort.
La diffusion de ces contenus constitue une atteinte grave à la vie privée. Elle met en lumière une fracture morale profonde. Trop souvent livrés à eux-mêmes, les jeunes évoluent dans une culture numérique qui glorifie l’exhibition et ignore les conséquences. Parents, éducateurs, leaders religieux et autorités ont leur part de responsabilité. L’éducation aux valeurs a été négligée, remplacée par un laisser-faire dangereux.
Il est temps d’agir. L’éducation à la citoyenneté numérique doit être renforcée dès l’école et dans les familles. La loi doit être appliquée avec fermeté. Les plateformes doivent être tenues de réagir rapidement. Mais surtout, la jeunesse doit se ressaisir. L’honneur vaut mieux que la popularité. Le travail, la discipline et la créativité sont les vrais leviers de réussite. Ce scandale doit être un électrochoc. Il peut marquer le début d’un sursaut moral, d’un retour aux valeurs et d’une reconquête de la dignité. L’heure est à la responsabilité. La jeunesse togolaise doit se lever, se réinventer et incarner l’avenir qu’elle mérite. Fin